Liadov : Oeuvres pour piano / Billy Eidi

Anatoli Liadov (1855-1914) : Trois Morceaux Op.111, Prélude-Pastorale, Deux Mazurkas Op.15, Étude Op.37, Deux Bagatelles Op.17, Barcarolle Op.44, Deux Morceaux Op.24, Trois Préludes Op.36, Deux Morceaux Op.31, Trois Morceaux Op.33, Mazurka Op.38, Idylle Op.25, Trois Morceaux Op.57

Billy Eidi, piano

Osera-t-on se servir d'une métaphore botanique ? Liadov avait reçu d'un critique le surnom de « Mimosa pudica ». Scriabine, son cadet de quinze ans, était traité de « Narcisse » par Rimsky-Korsakov. Voilà entre ces deux hommes, parfois si proches de langage, tous deux à la proue de la descendance russe de Chopin, et qui s'aimaient et s'admiraient mutuellement, une différence fondamentale, une antinomie de caractère : elle explique pourquoi l'un, au génie imprévisible et fulgurant, tour à tour contemplatif, en extase, ou tourmenté jusqu'à l'outrance, fut vite célèbre, et l'autre, trop secret, trop mesuré, si longtemps méconnu. Liadov trouva d'abord un modèle en Schumann, dont l'influence éphémère, outre les Birioulki op. 2 qui « refont » les Papillons, lui inspire ses morceaux les plus vastes et les plus fiévreux, les Impromptus op. 7 et 8, la Novellette op. 20. Il s'en détourne peu à peu, pour marcher avec assurance, avec confiance et délices, disons mieux : avec reconnaissance, dans les traces toujours fraîches de Chopin. Mais des genres chopiniens, il ne retient que les plus brefs : le prélude, la mazurka, la valse, l'étude.

« Le pianiste français Billy Eidi propose une sélection d'œuvres représentatives du compositeur Anatoli Liadov, écrites entre 1885 et 1905. Ces pièces se distinguent par une atmosphère poétique et évocatrice, ainsi qu'un style délicat, mélodieux et profondément romantique. Certaines miniatures portent des titres évocateurs – La Douleur, Pastorale, Berceuse ou Grotesque – mais même les pièces aux intitulés plus sobres, tels que Prélude, Étude ou Morceau, révèlent une grande expressivité.

Billy Eidi évite toute banalité en façonnant la musique avec soin et sensibilité. Les pages virtuoses y gagnent en raffinement, tandis que les plus délicates déploient un charme véritablement envoûtant. Conscient des sortilèges de la sensualité pianistique, le pianiste esquisse des mondes sonores et sensibles avec les pinceaux les plus subtils et les couleurs les plus pures, faisant preuve d'une souplesse créatrice exceptionnelle. On ne saurait rêver plus beau. » R.Franck - www.pizzicato.lu