The Mirror With Three Faces, trios avec piano

Dmitri Chostakovitch (1906-1975) : Trio avec piano n°2 en mi min Op.67 - Lera Auerbach (1973-*) : Trio avec piano n°1; Trio avec piano n°2 : Tryptych - The Mirror with Three Faces

Cst en explorant sur YouTube, il y a quelques années de cela, le répertoire de piano contemporain que notre pianiste, Vera, a découvert la musique pour piano de Lera Auerbach. Elle fut immédiatement frappée par la puissance de son expressivité ; son aptitude à transmettre des émotions, des idées et des images de manière directe et pure. Lorsque, durant les premiers mois d'existence de notre ensemble, nous avons commencé à explorer le répertoire, nous avons découvert que Lera avait écrit deux trios. Nous les avons appris, et au fil du temps, ils sont devenus nos pièces les plus fréquemment programmées ! Quel que soit lnvironnement, nous avons joué cette musique qui ne manque jamais de surprendre et d'exciter le public et nous donne toujours un immense plaisir à interpréter. Lorsque nous sommes allés à New York pour nos débuts aux États-Unis, nous avons écrit à Lera pour lui témoigner de notre amour pour sa pièce, et elle nous a immédiatement invités à la jouer pour elle. Ce fut un après-midi magique, notre première collaboration en tant que trio avec un compositeur, et nous fûmes ravis de ses commentaires encourageants. Le second Trio de Chostakovitch fut l'un des premiers morceaux que nous avons appris en trio. C'est une pièce très chargée, écrite à une époque et en un lieu tragiques : un monument aux horreurs de la guerre, de l'oppression et de la perte personnelle, écrit dans un monde où des millions de personnes ont disparu, mais où personne n'était autorisé à spitoyer. Un monde dans lequel être vu sans un sourire au visage éveillait les soupçons ; où les compositeurs étaient invités à écrire une musique heureuse, car la révolution avait mis fin à toutes souffrances – comment pourrions-nous être tristes dans cette utopie communiste ? La musique de Chostakovitch raconte une vérité que personne d'autre n'a osé exprimer, celle de la peur et de la douleur derrière les sourires forcés.