Françaix : L'Apocalypse selon Saint-Jean

Jean Françaix (1912-1997) : L'Apocalypse selon Saint-Jean, Oratorio fantastique, en trois parties, pour quatre soli, choeurs mixtes et deux orchestres // Bonus : Concerto en ré pour piano et orchestre - Orchestre de la RTF / Georges Prêtre, direction / Jean Françaix, piano / Enregistrement de 1960

Caroline Glory, violoncelle solo / Tatiana Probst, soprano / Daïa Durimel, alto / Patrick Garayt, ténor / Jean-Gabriel Saint-Martin, baryton / Sotiris Kyriazopoulos, violon / Choeur Français d'Oratorio / Choeurs Elisabeth Brasseur / Choeur de Cernay la Ville / Choeur des Indépendants / Choristes de Rambouillet, Guyancourt, Croissy, Orgeval, Paris... / Orchestre Français d'Oratorio / Jean-Pierre Lo Ré, direction

À travers cet unique oratorio, composition qu'il déclarait la plus chère à son coeur, Françaix démontre en tout cas qu'il s'inscrit totalement dans ce mouvement de renaissance du genre à travers une oeuvre qui est une affirmation sincère de sa propre foi, une foi profonde qu'il vivait avec pudeur. Dans cette fresque d'une architecture continue baignant dans une atmosphère hautement spirituelle, il faut dès l'abord relever qu'il n'y a pas de récitant dans son acception traditionnelle, Françaix se démarquant en cela des conceptions d'un Honeggerou d'un Debussy dans ce domaine. Il faut aussi souligner une vocalité exempte de toute virtuosité qui relèverait du genre lyrique et qui est en maints passages largement redevable de la mélopée grégorienne, la voix de Saint Jean ne se distinguant pas de celle des autres solistes. Les voix des différents protagonistes se répondent ou se superposent, dialoguant ou se mêlant à celle du choeur. L'orchestre a un rôle capital, interprète du message divin au même titre que les voix. L'élément descriptif reste présent toutefois dans le cadre d'un récit porteur d'images spectaculaires. Mais le geste de J. Françaix reste mesuré. Le fil conducteur demeure la transmission de l'essence spirituelle.

Le catalogue de Jean Françaix se partage entre la musique purement instrumentale, la musique vocale et la musique théâtrale. L’Apocalypse selon Saint-Jean est son unique contribution dans le domaine de l’oratorio de cet homme profondément croyant. Cette œuvre demeure à part dans un corpus dénotant une prédilection pour un certain art du divertissement, tant à travers ses compositions instrumentales que vocales à l’instar de ses opéras-comiques.