Colin, Charles : Maitena

Charles Colin (1863-1950) : Maitena, Pastorale lyrique basque, sur des textes de Etienne Decrept

Sociedad Coral Bilbao / Bilbao Symphony Orchestra / Iker Sanchez Silva, direction / Miren Urbieta-Vega, soprano (Maitena) / Mikeldi Atxalandabaso, ténor (Domingo) / Marifé Nogales, mezzo soprano (Chaadiñ) / José Manuel Diaz, baryton (Ganich)

Maitena (1909) était un pas de plus vers la réalisation de l'idéal de l'opéra basque lié à celui de son propre théâtre lyrique. Pour le critique et musicographe Francisco Gascue : « Colin a écrit une partition aussi éloignée des complications wagnériennes que de la pauvreté orchestrale ; il est accessible sans être pauvre ou rudimentaire. Colin a montré le même goût exquis dans le maniement de l'orchestre que dans le choix des mélodies ». Il distingue également le duo entre Domingo et Maitena au début de l'acte I, le duo ténor et baryton qui suit, le quatuor de la scène VI, la mélodie chantée par Chaadiñ au début de l'acte II, les couplets de Batista et pour son effet et simplicité la scène de l'Angélus. Il termine en notant le traitement approprié du chœur. L'action raconte l'histoire du riche fermier Piarres Landaburu, le père de Maitena, et son intention de la marier à Ganich, un jeune homme de bonne famille, plutôt qu'à un malheureux pelotari nommé Domingo. Maitena, contrairement à son père, épouse Domingo et part en Amérique à la recherche d'une nouvelle vie. Après avoir été veuve à Buenos Aires, elle retourne chez son père où elle ne trouve que répudiation. Maitena s'éloigne, mais son père l'accueille de nouveau dans sa maison, favorisant son mariage avec Ganich et permettant ainsi à la famille de vivre à nouveau ensemble.
Charles Colin est né le 3 mars 1863 à Ciboure d'une mère basque et d'un père natif d'Arras, le peintre paysagiste Gustave Henri Colin, qui expose volontiers -au Salon de Paris, puis à la Société Nationale des Beaux-Arts dont il est l'un des fondateurs- des tableaux inspirés du Pays Basque (10). Lui-même peint: formé à l'Académie Humbert et Gervex, il expose aux Champs Elysées dès sa seconde année, en particulier des pastels (parmi lesquels Les Arènes de Saint-Sébastien) et, à la séparation des deux Salons, il suit son père et ses amis à la Société Nationale (de 1891 à 1908) (11). II fait des portraits, des paysages, des marines, puis, en 1903, Le Feu au théâtre (Musée de Bayonne) (...) très goûté par la critique« et, «en 1907, L e Pain, importante composition achetée par le Musée de Carcassonne». L'impressionnisme représente son idéal pictural, mais il reste sensible à l'évolution de la peinture. On retrouve son nom, plus tard, à l'occasion d'expositions de peinture régionale (12) et sa réputation n'est alors plus à faire en Pays Basque.