Brahms : Les 3 Sonates pour violon et piano

Johannes Brahms (1833-1897) : Sonate pour violon et piano n°1 en sol Maj Op.78, Sonate pour violon et piano n°2 en la Maj Op.100, Sonate pour violon et piano n°3 en ré min Op.108

Christophe Giovaninetti, violon / Michaël Levinas, piano

Les trois sonates op. 78, op. 100 et op. 108 pour violon et piano, composées par Brahms entre 1878 et 1886, constituent une merveilleuse évidence du répertoire de la musique de chambre, répondant à un équilibre formel et purement instrumental. Elles correspondent à l'idéal auquel aspirait Brahms. Cet idéal brahmsien atteint avec ces trois sonates fut, du vivant de Brahms, l'enjeu de débats et conflits esthétiques liés à la fin du romantisme allemand.
Rappelons rapidement l'enjeu de ce débat. Les adeptes de la musique pure, réunis notamment autour de l'œuvre de Brahms et représentés par le critique et musicologue Edouard Hanslick,s'opposaient aux influences de Liszt et Wagner qui réfléchissaient à des formes nouvelles marquées par le Drame lyrique, la forme cyclique des leitmotivs, ainsi que le poème symphonique, autrement dit, une musique chargée d'expressions métaphoriques se voulant résolument tournée vers l'avenir.
Une musique tournée vers l'avenir. Ce concept de la modernité et de l'avant-garde sera un des fondements de la création durant tout le XXème siècle jusqu'à nos jours. Dans ce contexte, l'œuvre de Brahms a longtemps été difficile à situer par rapport aux concepts de la modernité, notamment en France, car il semble bien que les fondements de l'écriture brahmsienne ne peuvent rentrer totalement dans cette catégorie. La problématique est plus complexe et très féconde pour la création en ce début du XXIème siècle.?