Oeuvre complète pour guitare seule de Roussel, Turina, De Falla, Ibert, Malipiero, Poulenc, Respighi

Manuel De Falla (1876-1946) : Homenaje pour le Tombeau de Debussy - Albert Roussel (1869-1937) : Segovia Op.29 - Joaquín Turina (1882-1949) : Fandanguillo Op.36, Sonate Op.61, Rafaga Op.53, Hommage à Tarrega Op.69, Sevillana Op.29 - Jacques Ibert (1890-1962) : Ariette - Gian Francesco Malipiero (1882-1973) : Preludio - Francis POulenc (1899-1963) : Sarabanda - Ottorino Respighi (1879-1936) : Variazioni

Antonino Ielo, guitare

Le guitariste Antonino Ielo enregistre son premier album avec une collection d'oeuvres pour guitare solo du début des années 1900, écrites par des compositeurs de la région méditerranéenne, et tous non guitaristes. Ce dernier détail n'est pas négligeable : lorsque la guitare, dans le dernier quart du XVIIIe siècle, établit sa morphologie à six cordes simples. Son répertoire a longtemps vécu de l'apport exclusif de compositeurs qui étaient dminents virtuoses de cet instrument. Il ne faut donc pas s'étonner qu'Hector Berlioz, dans son Grand Traité d'instrumentation et d'orchestration modernes, ait déclaré qu'il était impossible d'écrire correctement pour la guitare sans savoir en jouer. Le compositeur français ne faisait que sanctionner un fait, établissant un tabou implicite qui ne serait surmonté que dans les premières années du XXe siècle. Cet album photographie un moment historique – le début du XXe siècle – au cours duquel se sont déroulés une série de phénomènes profondément imbriqués. Citons notamment le succès du guitariste espagnol Andrés Segovia, l'arrivée de la guitare dans les salles de concert les plus importantes, et, parallèlement, la découverte de cet instrument par d'excellents compositeurs non guitaristes.
Beaucoup d'entre eux, soutenus par Segovia lui-même, ont démantelé la déclaration péremptoire de Berlioz. Ils ont ainsi fourni à la guitare un répertoire qui était, enfin, digne de rivaliser avec ceux dutres intruments