Palette - Musique pour flûte et sextuor à cordes

Gabriel Fauré (1845-1924) : Fantaisie Op.79 - Georges Hüe (1858-1948) : Fantaisie - Paul Taffanel (1844-1908) : Andantino & Allegretto grazioso - André Jolivet (1905-1974) : Fantaisie-Caprice - Jean Françaix (1912-1997) : Divertimento - Eugène Bozza (1905-1991) : Aria - Benjamin Godard (1849-1895) : Suite de trois Morceaux Op.116 - Jacques Ibert (1890-1962) : Aria - François Borne (1840-1920) : Fantaisie brillante sur Carmen - Reynaldo Hahn (1874-1947) : Danse pour une déese

Nathanael Carré, flûte et arrangements / Ensemble Nuanz : Evgeny Popov, violon / Alexander Jussow, violin / Jan Melichar, alto / Robin Porta, alto / Jan Pas, violoncelle / Stefan Koch-Roos, contrebasse

A partir de la seconde moitié du XIXe siècle, la musique française généra une abondance de styles : l'impressionnisme, le wagnérisme (en tant que nouveau courant esthétique inspiré par Wagner), le symbolisme et le néoclassicisme, sans oublier l'avant-garde qui se dégagea des traditions rigides et qui, en dépit de son individualité, ne perdit pas pour autant son élégance typiquement française. Dès le début, cette profusion de styles alla de pair avec une sensibilité prononcée pour les formations instrumentales inédites. Pensons à l'association de la harpe, de la flûte et de l'alto dans les œuvres de Claude Debussy, de Maurice Ravel ou de Jacques Ibert. La musique de chambre des compositeurs français de ces décennies foisonne de sonorités magiques, chatoyantes et enchanteresses, dues tout autant à leur instrumentation particulière qu'à la poésie propre à ces œuvres. Le flûtiste Nathanaël Carré, né à Villeurbanne près de Lyon, s'inscrit donc parfaitement dans la tradition française quand il recherche de nouvelles sonorités dans ses arrangements pour flûte et sextuor à cordes, et devient à son tour le poète. Il transcrit des œuvres composées originellement pour flûte et piano pour deux violons, deux altos, un violoncelle et une contrebasse, modelant la transcription jusqu'à ce que la partie de piano, éclatée en lignes mélodiques filigranes et subtiles, semble soudain comme métamorphosée : décomposée en une nouvelles alchimie, dans laquelle même les plus fines structures de la musique sont perceptibles et s'harmonisent ; elle offre ainsi aux œuvres originelles une seconde vie inestimable.